Interview pour France 24 sur la requête déposée par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour Internationale de Justice, dont la première audience a eu lieu le jeudi 11 janvier. Cet échange fut l’occasion de rappeler les règles et définitions cardinales du droit international pénal et de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide ainsi que les difficultés auxquelles fait face le droit international, notamment dans l’exécution des décisions.
Bien que la Cour Internationale de Justice puisse rendre rapidement décision ordonnant comme mesure provisoire un cessez-le-feu immédiat, celle-ci ne pourra vraisemblablement être accompagnée d’une force coercitive. En effet, seul le Conseil de Sécurité des Nations Unies possède ce pouvoir et il est probable que son action soit immobilisée par le véto des Etats-Unis.
La saisine de la Cour par l’Afrique du Sud, bien que s’inscrivant dans un précédent jurisprudentiel, souligne les intérêts étatiques en droit international et le poids géopolitique d’une décision, in fine, sur la caractérisation ou non du crime de génocide, de la CIJ.
Malgré ces difficultés, intrinsèques à la nature du droit sur lequel elle se fonde, cette procédure reste d’un grand intérêt. Elle va permettre l’expression, devant une cour internationale, des différents arguments concernant l’élément matériel mais surtout moral de ce crime de génocide, ce dernier restant son aspect le plus complexe.