Maître Julié a commenté auprès de France 24 les enjeux entourant le procès de Nicolas Sarkozy concernant les soupçons de financement de sa campagne présidentielle de 2007 par la Libye de Kadhafi.
Cette affaire soulève des problématiques complexes, du fait des interactions étroites entre le pouvoir politique et l’institution judiciaire.
Se posent notamment des questions de coopération internationale avec la Lybie et celle de la fiabilité des déclarations d’anciens hommes politiques libyens.
Depuis plusieurs années, la justice française témoigne d’une volonté de se saisir du champ politique. Jacques Chirac a été le premier président français condamné à l’issue de son mandat présidentiel, pour des faits antérieurs à sa prise de fonction dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris. Depuis, de nombreuses autres personnalités politiques ont été poursuivies et condamnées, dont Nicolas Sarkozy en décembre dernier dans l’affaire Bismuth.
Si cette évolution a fait l’objet de nombreuses critiques de la part de la classe politique, dénonçant une « chasse aux sorcières », elle permet l’effectivité de l’État de droit. Elle garantit les principes constitutionnels de séparation des pouvoirs et d’indépendance de la justice.